samedi 1 septembre 2012

Au-delà du gué


Enlever son manteau en marchant et le laisser tomber
Comme tombent les pommes et les noix, les branches par grand vent, les feuilles silencieuses
Long manteau noir des jours de tristesse et des brumes incomprises, des faiblesses
Marcher plus léger, les épaules dégagées
Des poids, des mains crispées, des pleurs parfois, des yeux qui ne savent plus voir
Des chambres où personne ne dort plus, des vaisselles anciennes, des verres
Où le vin a séché
Des liens anciens, comme vieux cuir, de ceux qui traînent pour vous étrangler
Un matin surpris par ce lacet qui vous étouffe
Enlever son manteau en chemin, au milieu des herbes folles, dans la côte caillouteuse
Et plumes qui volent derrière, poussières, rancœurs vaines, merles moqueurs
Langues de vipère, lagons de corail mort, demeures hantées
C’est en pluie que la tristesse se dissipe et le ruisseau
Il suffira de le sauter, léger
Pour des rencontres au-delà du gué

mercredi 15 août 2012

je vous écris pour
en désespoir de
pour deux
je vous
et crie

what shall I do
what shall I do
nothing again and again
only the wind
but I am still here
wandering and wondering


jeudi 3 mai 2012

Fin 2011, Arbitraire des dates et des heures

13/07/2011 à 17h45
Publié le 13 juillet 2011 à 17h45 | Mis à jour le 13 juillet 2011 à 17h45

Une histoire d'horreur ébranle New York


Pour un défilé du 14 Juillet  posté le 13/07/2011 à 17H45
Nous avons vendangé toute la nuit les orages
Et dans de noirs tonneaux enfermé les éclairs
Des enfants vigoureux tournaient, tournaient les pages
Quand d’autres s’endormaient sur le sein de leur mère
Nous avons vu défiler tous les matins d’été
Les rires, les silences, le ciel bleu et l’amour
L’œil du nouveau-né, la main nue, la bonté
Pendant que les corbeaux picoraient dans le jour
Les cadavres posés sur le bord de la route
Dans les flashs, le soleil, et les flaques vermeilles
Les carcasses brûlées des convois en déroute
Et les yeux effondrés des mariés de la veille
Nous avons engrangé toute la nuit les euros
Et dans de noirs tombeaux enfermé les pays
Des enfants vigoureux s’indignaient du troupeau
Pendant que d’autres ne quittaient pas leur lit
Nous avons vu défiler tous les matins nomades
Le mendiant, le forain, la patience et l’azur
Les chemins, l’ouvrier, compagnon, camarade
Pendant que les banquiers réinventaient l’usure
Et que les maquignons, marionnettes sinistres
Revendiquaient bien haut leurs injustes mesures
Sous l’œil étrange et bête de leur premier ministre
Nous avons dévoré toute la nuit tous les fruits
Et dans nos ventres blancs enfermé les épices
Des enfants vigoureux franchissaient les déserts
Quand d’autres se mouraient derrière les barbelés
Nous avons vu défiler tous les matins du monde
Les fleurs rares, les statues, les musiques et l’encens
Les métaux, les arbres, les trésors de Golconde
Les rivières de diamant, les rivières de sang
Pendant que des comptables et des économistes
Additionnaient les pertes, soustrayaient les profits
Eliminant d’un trait les derniers de la liste
Ceux dont la pauvreté devenait un délit
Publié le 13 juillet 2011 à 17h45 | Mis à jour le 13 juillet 2011 à 17h45

Une histoire d'horreur ébranle New York


 

 

Dimanche 18/09/2011 à 15H03

Plus de 2000 Flamands manifestent à Linkebeek, contre la "BMR"

BELGIQUE | Mis à jour le dimanche 18 septembre 2011 à 15h03

 

 

 

Fata Morgana

Une pluie torrentielle bloquée par le silence
Dans la chambre des cartes à l’encre décolorée

Un orage de plaintes accrochées au ciel bleu
Et la ruche fertile explosée en plein vent

Vide et pétrification
Vide et putréfaction
La course effrénée du calcaire dans l’artère souterraine
Dans le tombeau des reines mortes

La matière des mots évidée jusqu’à l’os translucide
Le grand retournement des illusions putrides
La volte imbécile du bancal forgeron
Qui frappe le bouclier et le transforme en eau
Perdre pied
Et dans l’herbe humide, dans le vent froid, dans la boue
Se traîner, invertébré, agitant des yeux fous comme de pâles fougères
La main tendue, ouverte, béquetée par les corbeaux
Dans la carrière ouverte jusqu’au ciel
Plaie béante effondrée sur le vide d’un décor en lambeaux
Le charroi impitoyable du temps qui passe et creuse des ornières profondes, profondes
Sans herbe qui repousse
Sous le sabot du cheval sans tête

Il vient, il approche, celui qu’on ne voit pas
Qui porte les Ténèbres en guise de visage
Qui torche l’espérance et la couche en bas de porte

Dans l’espace infini effrayant
Il y avait un visage
Un visage humain
Dans l’effroi de la nuit

Alors nous avons allumé une bougie
Nous avons préparé du thé
Nous avons sur le sol nu disposé des tapis

Une pluie qui ne mouillait pas
Une voix que l’on n’entendait pas
Un soleil sans ardeur, sans lumière
Tout cela
S’est mis à l’unisson du vide

Des myriades, des norias se sont levées
De l’absence même où elles s’étaient dissoutes
Un océan de présence, amoureusement, charnellement
A recouvert l’os à nu

Plus de 2000 Flamands manifestent à Linkebeek, contre la "BMR"

BELGIQUE | Mis à jour le dimanche 18 septembre 2011 à 15h03

 

Mercredi 21 septembre 2011 à 21h21

LE PETIT PRINCE À LA DÉFENSE, SAMEDI 24 SEPTEMBRE

Des souliers trop petits le 21/09/2011
Un vêtement de pluie, inutile, sur la corde à linge
Un paquet de tabac sur la table de la cuisine
La porte toujours ouverte
Des fruits, des corbeilles de légumes
Le chien qui dort auprès de l’âtre éteint
Une pâleur de givre et des brumes tenaces
La rivière noyée dans son chant
Le jour se lève
Dans le sous-bois qui craque sous le pas
Tout est mort à demi
Les araignées sont reines et les oiseaux sont ivres
Rododactylos eos, l’aube aux doigts de rose
Déchire le ciel de cellophane
L’obscur alors, immatériel
Se retire sous nos paupières éblouies
De nudité première

C’est le jour
Chaque jour
Nouveau jour
D’évidence ensommeillée
D’insomnie qui prend fin
Echo très vague des crépuscules
Réponse à nulle question
Echo des questions sans réponse
Seuil pétrifié
Qu’il faut franchir
Pour rejoindre l’énorme mécanique du temps compté

Dans la cour de l’école encore déserte
Un enfant rêve qu’il bloque toutes les horloges
Sur l’heure de la récréation….
Un autre décide que la première heure sera la dernière

En attendant
Au saut du lit
L’éternité a beaucoup de mal à chausser
Des souliers trop petits

LE PETIT PRINCE À LA DÉFENSE, SAMEDI 24 SEPTEMBRE



Jeudi 22/09/2011 à 16H43
Créé le 22-09-2011 à 16h43 -

Fait divers, le 22.09.2011
22.09.2011
Ce jeudi matin, peu avant 9 heures, un fonctionnaire de police de la DOPC (Direction de l'ordre public et de la circulation) a tiré sur sa femme, la blessant très grièvement, avant de retourner l'arme contre lui. L'épouse revenait de l'école, où elle avait accompagné ses enfants de 5 et 7 ans, quand elle s'est trouvée face à son mari qui l'attendait au pied de son immeuble, rue du Nivernais à Chevilly. Elle aurait pris peur tandis que le mari brandissait son arme de service. Il aurait alors tiré sur son épouse, l'atteignant d'une balle dans l'épaule et d'une autre dans la tête. Tandis que les secours alertés se précipitaient, l'homme est reparti dans sa voiture, garée non loin de là et s'est tiré une balle dans la tête. La dame, dont le pronostic vital s'avérait très engagé, a été conduite vers l'hôpital Henri Mondor de Créteil où elle est décédée. Son mari, a été acheminé vers l'hôpital de la Salpêtrière, à Paris, où il est décédé en tout début d'après-midi, selon des sources policières. Au groupe scolaire Paul-Bert, tout proche, une cellule psychologique a été mise en place pour accueillir les enfants qui auraient pu être traumatisés par les bruits et l'arrivée des forces de l'ordre et des secours. 

Eurydice 22/09/2011
Des mers et des merveilles aux îles dérivées
Nos âmes vagabondes n’en ont jamais finies
De parcourir le monde en rêvant d’infini
Pour rester bouche bée devant les barbelés

Des monts et puis des monstres dans l’œil bleu des cyclones
Nos âmes cavernicoles n’en ont jamais finies
De sonder les rigoles qui suintent dans la nuit
Pour rester mouche morte à l’entrée de la zone

La route est parsemée de fleurs têtes coupées
De sang indélébile que la chimie éclaire
Encore forcer le pas sans craindre les éclairs
Et laisser sur le sol nos ombres découpées

Des morts et des remords jamais pour les bourreaux
Nos âmes silencieuses dévorées par le cri
N’en ont jamais finies de ravaler les pluies
Pour rester impuissantes à l’ombre des barreaux

Des songes et des mensonges au cœur de nos histoires
Nos âmes diluviennes enfantées des orages
N’en ont jamais finies de décoller les pages
Pour rester bouche muette au devoir de mémoire

La route est parsemée de têtes fleurs coupées
De sang indélébile qui se mêle à la terre
Encore forcer la voix quand on voudrait se taire
Et laisser au placard la peur de se tromper

Des rires et des rivières aux berges déclinées
Nos âmes lavandières n’en ont jamais finies
De parcourir les fleuves et les livres amis
Pour rester lettres mortes sur des bouts de papier

Des brises et des pare-brises pour balayer l’espace
Nos âmes vitrières n’en ont jamais finies
De regarder les autres au bord de l’agonie
Pour rester sans éclat dans le miroir d’en face

La route est parsemée de rêves avortés
De sang indélébile sur nos mains qui s’éclairent
Encore ouvrir les yeux au scalpel du laser
Et compter l’or, l’ordure, la peur, la cruauté

Des corps et des cortèges au cœur des capitales
Nos âmes privilèges devant l’hôtel de ville
N’en ont jamais finies d’haranguer les édiles
Pour rester bras ballants en criant au scandale

L’appeau et le poème à la chasse aux chimères
Nos âmes parnassiennes devant tous les Olympes
N’en ont jamais finies par les sentiers qui grimpent
De regretter la Grèce et le monde d’Homère

La route est parsemée de membres démembrés
De sang indélébile déposé sur la pierre
Encore tendre la main au-dessus des frontières
Et dans l’or du matin revivre au chant d’Orphée

Fait divers, le 22.09.2011
Ce jeudi matin, peu avant 9 heures, un fonctionnaire de police de la DOPC (Direction de l'ordre public et de la circulation) a tiré sur sa femme, la blessant très grièvement, avant de retourner l'arme contre lui. L'épouse revenait de l'école, où elle avait accompagné ses enfants de 5 et 7 ans, quand elle s'est trouvée face à son mari qui l'attendait au pied de son immeuble, rue du Nivernais à Chevilly. Elle aurait pris peur tandis que le mari brandissait son arme de service. Il aurait alors tiré sur son épouse, l'atteignant d'une balle dans l'épaule et d'une autre dans la tête. Tandis que les secours alertés se précipitaient, l'homme est reparti dans sa voiture, garée non loin de là et s'est tiré une balle dans la tête. La dame, dont le pronostic vital s'avérait très engagé, a été conduite vers l'hôpital Henri Mondor de Créteil où elle est décédée. Son mari, a été acheminé vers l'hôpital de la Salpêtrière, à Paris, où il est décédé en tout début d'après-midi, selon des sources policières. Au groupe scolaire Paul-Bert, tout proche, une cellule psychologique a été mise en place pour accueillir les enfants qui auraient pu être traumatisés par les bruits et l'arrivée des forces de l'ordre et des secours. 

Lundi 17/10/2011 à 6H28

Des champs magnétiques intenses peu après le Big Bang ?

Lundi, octobre 17th, 2011
D'intenses champs magnétiques ont probablement été générés dans l'Univers peu de temps après le Big Bang, selon une équipe internationale menée par Christoph Federrath et Gilles Chabrier du Centre de recherche astrophysique de Lyon (CNRS / ENS Lyon / Université Claude Bernard Lyon 1). Les chercheurs fournissent la première explication à la présence de gaz magnétisé entre les galaxies ou entre les étoiles d'une même galaxie. Publiés dans la revue Physical Review Letters le 9 Septembre 2011, ces résultats pourraient permettre de mieux comprendre les propriétés des premières étoiles et galaxies dans l'Univers.


Elle attend
Elle attend,
Il entend,
Bascule de l’instant
Parlons d’autre chose, du cheval, de la rose, de l’enfant, de la saveur piquante des capucines, du printemps à la cime des pins, des plages qui se déroulent à l’infini de nos rêves d’enfance, des églantines, du dernier galop qui nous laissa étourdi…
Nous n’avons plus le temps ?

Elle attend et c’est ne rien désirer que cette attente là
Il entend et c’est ne rien écouter au-delà
Parlons d’autre chose, du vitrail, de la gnose, du calame, des heures d’étude au milieu des piles d’ouvrages, de cahiers, à la lueur des bougies ou des lampes à huile, sous la verrière de la bibliothèque qui donne corps au silence…
Nous avons tout le temps

Elle attend assise sur le bord du cadran qui laisse s’échapper les heures
Il entend le cliquetis de l’aiguille qui manque une seconde
Parlons d’autre chose, de la cérémonie du thé, des cabanes à sucre, du balafon, des terres rouges, des voyages en cargo sous les alizés, des paréos, des maisons troglodytes, des longues marches à suivre les torrents avant d’atteindre le refuge…
Nous n’avons que le temps

Elle attend et c’est le vent qui la prend dans ses mains
Il entend tout ce qui passe et jamais ne revient
Parlons d’autre chose, des bourgeons, des branches, tiens voici des fruits, mille pommes qui se donnent, des oranges bleues cueillies sur le plateau, des châtaignes dans la braise, des vignes qui montent le coteau dans le ciel tremblé du matin…
Nous avons tant et tant
De choses

Elle attend le nu dans la lumière, la nudité première
Il entend le vêtement glisser dans la pénombre
Parlons d’autre chose, des océans, des falaises, des chemins de crête, des asphodèles de l’autre côté de la rive, des monts qui dérivent au confluent des fleuves, des chevaux qui mesurent l’espace au rythme des galops, de la Mongolie jusqu’à l’île de Pâques…
Nous avons si peu
De temps

Elle attend ce qui s’offre déjà dans l’or de la promesse

Il entend le silence derrière les mots

Parlons d’autre chose, l’automne déjà nous étreint

Dans la poussière d’été, d’avoir été, et d’être encore…

Des champs magnétiques intenses peu après le Big Bang ?

Lundi, octobre 17th, 2011
D'intenses champs magnétiques ont probablement été générés dans l'Univers peu de temps après le Big Bang, selon une équipe internationale menée par Christoph Federrath et Gilles Chabrier du Centre de recherche astrophysique de Lyon (CNRS / ENS Lyon / Université Claude Bernard Lyon 1). Les chercheurs fournissent la première explication à la présence de gaz magnétisé entre les galaxies ou entre les étoiles d'une même galaxie. Publiés dans la revue Physical Review Letters le 9 Septembre 2011, ces résultats pourraient permettre de mieux comprendre les propriétés des premières étoiles et galaxies dans l'Univers.
Pourquoi le gaz présent entre les galaxies ou entre les étoiles d'une même galaxie est-il magnétisé ? Une équipe internationale d'astrophysiciens avance pour la première fois une explication : un champ magnétique initialement faible a pu être amplifié par des mouvements turbulents (1), comme ceux présents à l'intérieur de la Terre et du Soleil, qui ont dû exister dans l'Univers primordial. « Selon nos simulations, cette turbulence produit une croissance exponentielle du champ magnétique », expliquent Christoph Federrath et Gilles Chabrier, qui ont dirigé les recherches. « Nos calculs montrent que ce phénomène est possible même sous des conditions physiques extrêmes, comme celles rencontrées peu de temps après le Big Bang, lors de la formation des premières étoiles », précisent-ils.


Jeudi 20/10/2011 à 15H41

Mort de Kadhafi le 20 octobre 2011 : les leçons à tirer de la fin de son régime

Nous avons rendez-vous posté le 20/10/2011 à 15H41
Il n’y a aucun mérite, aucune reconnaissance même implicite,  la vague d’aujourd’hui couvre déjà la vague d’hier, emportant coquillages et crustacés, petit bal perdu au lendemain des guerres, fille entrevue à sa fenêtre, migrant fourbu dans la nuit de l’hiver, coquelicots messieurs, coquelicots madame. Le livre qui paraît, petit soleil d’un jour, déjà promis au vide interstellaire. Le temps et son manège nous entraînent comme neige pour un plus long hiver. J’entends des voix minuscules commenter le dernier bulletin météo. Le premier baiser est déjà envolé, le premier été nous a laissé une mémoire à jamais ensoleillée.  Quand les vivants parlent davantage des morts et aspirent secrètement au chaos du veau d’or, le premier brin d’herbe touche aux premières prairies que nous peuplons à notre gré de liberté chérie. Je pourrais tenir le soleil dans mes mains. Dans le marais endormi l’histoire prépare de nouvelles folies qui vont s’abattre sur les peuples étonnés et meurtris. L’arbre des patiences brûlera sous la neige arrosée d’essence. Les prophéties sont toujours des messages noircis envoyés par le passé qui ne cesse de revenir. Ecrire serait toujours testamentaire ? Testimonial ? Témoin héréditaire des aubes décevantes pour celui qui voudrait croire au lendemain ? La voix, la corde, la caisse qui résonne, par la lande, la forêt, le couloir de métro, la place du marché, est-elle si lointaine ? Le monde prend les rides de ceux qui nous dirigent, la colère n’irrigue plus les artères des villes. Gentil coquelicot messieurs, gentil coquelicot madame… Nous attendons les doryphores, les salles d’attente sont pleines, et la voix au téléphone égrène son menu comme un implacable tourniquet qui vous renvoie à l’impossibilité de dire. La simple logique nous oblige à reconnaître notre impuissance dans la morgue des puissants. Si je persiste à dire que le monde tourne à l’envers, je ne peux me considérer comme étant sur mes deux pieds. La petite sphère nous roule dans sa poussière, et la main fragile qui voudrait éclaircir le carreau, ouvrir au moins une fenêtre, laisse entrer le fracas, le silence fracassant des hommes et des femmes que l’on nie. Je ne verrais pas l’arbre pousser, je ne marcherais plus par les rues de mon passé – Paris de mon enfance et des marches enchantées – et l’oubli double chaque mot d’une ombre déportée. Mais le rire me surprend toujours quand l’enfant ouvre les yeux en refusant d’entendre les mots de Cassandre. La peur ligote, et fait son lit, à chaque coin de rue, dans chaque couloir de lycée ou d’hôpital, dans les bureaux et les usines, mais il est toujours des filles pour nager nue dans la rivière, des gamins pour chaparder, des vieux pour crier « vive l’anarchie ». Les rêves et les désirs rougeoient dans les regards espiègles qui ont pour avantage et insigne avancée d’avoir le temps pour eux. Quand tout devient crime, et que tout est interdit, les murs de la prison n’isolent pas celui que l’on pourrait croire enfermé. Nous avons rendez-vous avec la vie.

Mort de Kadhafi le 20 octobre 2011 : les leçons à tirer de la fin de son régime


Mercredi 26/10/2011 à 15H33

CRISE DE L'EURO. Les cinq enjeux du sommet européen

Créé le 26-10-2011 à 15h33 - Mis à jour le 27-10-2011 à 07h18 7 réactions Quelles sont les principaux enjeux auxquels les chefs d'Etat européens vont devoir faire face lors du sommet de l'euro, mercredi 26 octobre ?
- Aider la Grèce
- Cloisonner l'épidémie de la dette
- Recapitaliser les banques européennes
- Assurer la viabilité de la zone euro
- Choisir l'Europe de demain
Donald Hebert - Le Nouvel Observateur


Dans son jardin d’hiver posté le 26/10/2011 à 15H33

Elle a suspendu sa lecture
Les yeux, soudain dans le vague, dans le vide
Elle perçoit le tic tac du réveil posé sur le réfrigérateur
Elle devine la maison, les pièces encombrées, les lits qui ne sont plus occupés
Elle sent dans ses articulations l’humidité qui mouille le jardin tapissé de feuilles mortes
Et ce vide qui grandit, oh pas aux dimensions de l’univers tout de même, mais du pâté de maison, du quartier, de la ville et des bois environnants, un peu de route plus loin, c’est son espace à elle, celui qui limite son corps, qui rétrécit…aux dimensions de la cuisine, même pas, de la table et de la chaise, à côté du réfrigérateur…
Mais ce n’est rien, à côté du silence qu’elle vient de percevoir au plus profond d’elle…
Parce que voyez-vous elle était en train de lire des mots, des mots qui parlaient de la lumière par une journée de grand soleil, de l’herbe que l’on foule à l’ombre légère et frissonnante des bouleaux, des mots qui parlaient d’amour, de caresses, d’un lit tendu de draps blancs et la fenêtre ouverte sur la brise d’été, du carrelage frais sous le pied…
Elle sait ce que c’est, c’est encore là tout proche, et pourtant cela n’est plus… plus d’émotion à lire, seulement des mots bavards, et cette sensation pourrait la faire pleurer, ne plus avoir d’émotion à ne pas pouvoir se rappeler quand la dernière la faucha, la fit rire ou trembler, la troubla à la manière d’un baiser que l’on n’attend pas tant il était désiré secrètement… Elle voudrait au moins pouvoir en parler, comme si elle avait là, d’un coup, compris le beau de la vie, l’important de la vie… s’émouvoir…
Elle pose son livre, se lève pour mettre de l’eau à bouillir, sort une tisane, une tasse de porcelaine de chine, presque transparente, et pour ne pas entendre les bruits qu’elle fait elle allume la radio…

Je voudrais du soleil vert
Des dentelles et des théières
Des photos de bord de mer
Dans mon jardin d'hiver

Je voudrais de la lumière
Comme en Nouvelle-Angleterre
Je veux changer d'atmosphère
Dans mon jardin d'hiver

Ma robe à fleurs sous la pluie de novembre
Tes mains qui courent, je n'en peux plus de t'attendre
Les années passent, qu'il est loin l'âge tendre
Nul ne peut nous entendre

Et elle pleure, heureuse des mille émotions qui la submergent….

CRISE DE L'EURO. Les cinq enjeux du sommet européen

Créé le 26-10-2011 à 15h33 - Mis à jour le 27-10-2011 à 07h18 7 réactions Quelles sont les principaux enjeux auxquels les chefs d'Etat européens vont devoir faire face lors du sommet de l'euro, mercredi 26 octobre ?
- Aider la Grèce
- Cloisonner l'épidémie de la dette
- Recapitaliser les banques européennes
- Assurer la viabilité de la zone euro
- Choisir l'Europe de demain
Donald Hebert - Le Nouvel Observateur

 


Lundi 31/10/2011 à 13H19

Le Bureau international du travail craint une recrudescence de l'agitation sociale

Lundi 31 octobre 2011 à 13h19
L'économie mondiale est sur le point d'entrer dans une nouvelle crise de l'emploi, plus profonde que la précédente, a averti lundi le Bureau international du travail (BIT).


Amours métisses posté le 31/10/2011 à 13H19
Dans les miroirs d’outre-tombe
Je suis la fille la fille blonde
Le garçon pâle qui attend
Le prochain train pour le printemps
Je suis la femme à sa fenêtre
Je suis le passant qui regrette
Je suis l’ombre à l’ombre ajoutée
Je suis la lumière projetée

Dans les miroirs de nos décombres
Je suis la femme quand elle sombre
Le chenapan qui monte à l’arbre
Le cheval fou quand il se cabre
Je suis la femme quand elle se lève
La tête pleine de ses rêves
Je suis le tonnerre qui se pâme
A la couture des âmes

Dans les miroirs au fond des tombes
Je suis la vieille qui fait sa ronde
Le gars qui n’a pas froid aux yeux
Et qui dit toujours merde à dieu
Je suis la femme le cœur en fête
Je suis l’homme qui regrette
Je suis la danse là dans la foule
L’homme immobile qui s’écroule

Dans les miroirs qui se confondent
Je suis la fille vagabonde
Le déserteur qui prend le large
La vague mourant sur la plage
Je suis la femme des peut-être
Le dernier-né des alouettes
L’hirondelle qui revient toujours
Sur les lieux des premières amours

Dans les miroirs de la Joconde
Je suis les trésors de Golconde
L’homme et la femme qui se glissent
Dans des amours toujours métisses
Je suis la femme de mes rêves
Le marin posté sur la grève
Je suis la barque et le navire
Dans l’avenue l’aube à venir


Le Bureau international du travail craint une recrudescence de l'agitation sociale

lundi 31 octobre 2011 à 13h19
L'économie mondiale est sur le point d'entrer dans une nouvelle crise de l'emploi, plus profonde que la précédente, a averti lundi le Bureau international du travail (BIT).


Mercredi 02/11/2011 à15h47
Le 2 novembre 2011 à 15h47

«Charlie Hebdo» : «Nous interdire le blasphème, c'est nous interdire de respirer»

 


Le vent, personne posté le 02/11/2011 à 15H47
Las,
Hélas
De tant d’aubes écroulées dans les branches
Le vent
Emporte, de porte en porte qui bat
La chute, le bris, le claquement de doigt
Elle, sur un pont
Il n’y a personne, le vent
Et lasse
Déjà loin, dans cette pièce non plus, dans ce couloir… disparue
Un drap dans le lointain se gonfle sous les bourrasques
Une branche d’arbre s’agite et griffe le carreau
La tombe au bas du pré prend l’eau…
Lasse
D’attendre au berceau
Las
Hélas
Au carreau
De nos vies qui dérivent
Elle nue au bord de la rivière
Il n’y a personne, le vent
Un ancêtre qui s’est endormi sur son bâton de marche
Un enfant qui grandit dans la nasse
Au fil des autres
Et l’aube
Ses haillons, sa blancheur d’outre monde
Ses grands yeux qui ne connaissent
Que les commencements
Jamais las
Ailleurs, ici peut-être
L’accroche du rideau qui tombe
Naître ?
Elle, par les chemins, les ruisseaux, les caniveaux
Les bois noirs, les taillis, les prés gorgés d’eau
Les terrains vagues, les places, les ruelles
Les parkings, les halls, les villes nouvelles
Personne, le vent
Lasse, jamais lasse
Là, demain ?
Un doigt sur les lèvres, le vent, la porte
Les yeux tournés vers elle
J’ai fait du feu
Il n’y a personne, le vent
Elle ?
Le 2 novembre 2011 à 15h47

«Charlie Hebdo» : «Nous interdire le blasphème, c'est nous interdire de respirer»



Mardi 15/11/2011 à 19h23

Facebook rend son identité à Salman Rushdie

Le Monde.fr | 15.11.2011 à 16h40 • Mis à jour le 15.11.2011 à 19h23


Petites communautés
Petites communautés de silence et de mots traversés par la nuit, le temps, les clapots
Petites barques à deux, à trois, à plusieurs, barcarolles, balancelles au gré de l’eau
Moments d’été, d’éternité, visage, voix, entraperçus à la vitre dans le train que l’on croise
Elans, replis, dons, refus, mystère, taire et reparaître dans la lumière nappée d’ombre
Je voulais vous dire, si loin déjà, tout proche, plus rien, tant de mots qui fusent, l’écho
Agrandir l’image où flotte le flou des présences indicibles, des attentes indiscernables
Comme le feu là-bas sur le sable perdu au bout de l’île qui nous isole des mains tendues
Petites communautés de bric de blog, un peu braques, un peu branques, vacillantes
Crépit de flammes courtes, échappées de ciel à l’infini, chute dans l’oubli, chut !
Petites gondoles qui basculent parfois sous le nombre, et puis seul avec son ombre
Il était là tous les jours, elles souriaient au matin, saluaient le soir, disaient je t’aime
Ils se rejoignaient dans le muet des images parlantes, dans l’éclat sonore des souvenirs
Elles se faisaient rire et pleurer, émouvoir, et mouvoir au-delà du miroir qui isole
Parfois un cri, de rage, de colère, de révolte, des ronds dans l’eau, des ronds de sorcière
Entre le trop et le trop peu, la résistance et la fatigue, le vain et ce qui ne vient pas
Même dans le creux, dans le vide, dans le cœur évidé de la commune ôtée
Cette présence possible, ce miracle improbable, cet accord dans la nuit, dans le froid
Une voix qui s’inscrit en lettres silencieuses, et qui rit, et qui parle, et qui offre son silence

Facebook rend son identité à Salman Rushdie

Le Monde.fr | 15.11.2011 à 16h40 • Mis à jour le 15.11.2011 à 19h23




jeudi 9 février 2012

Valse lente

Elle valsait, elle valsait lentement...

Ils avaient ressorti leurs antiquités
Gramophone et platine
Gomina et cocaïne
Au plus haut de la vague suspendue
Sous les lustres de cristal
Les invités au bal
Ont claqué des talons tête nue
Pour quitter les salons
Sous les ovations

Elle valsait, elle valsait lentement...

Ils avaient endossé le costume étriqué
Des croisés des banquiers
Des régimes policiers
Au plus fort de la houle répandue
Au-delà des ministères
Les damnés de la terre
Ont claqué des mâchoires bouche nue
Pour creuser des couloirs
A main nue dans le noir

Elle valsait, elle valsait lentement...
« Valse mélancolique et langoureux vertige »
Comme dit le poète…


mardi 24 janvier 2012

dizains de neige

                           I

La mère à l’enfant son ventre se creuse
L’hiver rétracté, est-ce corps trahi
Tiré voie lactée en exil, pays
Ailleurs dérivant et brume amoureuse
L’angoisse tapie en lieu de caverne
Est-ce l’or qu’on dit caché dans l’Averne ?
La liesse d’antan d’aura fabuleuse ?
Ou bien la douleur hantée d’autre femme ?
L’absente couleur, mémoire du drame
Qui précéda l’an, la minute heureuse ?

                      II
Le continent froid de l’hiver perdu
Par des chemins drus, des manteaux de neige
La forge entretenue, mon amour que n’ai-je
Un écrit de toi, un mot entendu
Quand revient le soir, la vie qu’on abrège
Quelques notes noires que la main arpège
Par-dessus le toit un vent de pendu
Traîne des corbeaux que l’air désagrège
Ombres des chevaux fuyant le manège
Pour porter vers toi l’amour défendu

                     III

Sur le lit glacé rêve le Phénix
Les yeux transparents, guettant la nature
Langue contre dent muet d’écriture :
Silence tracé à même la nixe.
Le cristal brûle l’écorce fragile
Au rythme oscillant du pendule à fil
Qui marque l’année à l’horloge fixe
Quand la neige encore au carreau désole
L’effroi de nos corps que rien ne console
L’espoir détourné par un seul préfixe


 
 

lundi 26 décembre 2011

once upon a time: Bad war

once upon a time: Bad war: I do not know how many days; I do not know how many nights. Heimiti offers her bed to me and all the day she does what she has to do. I am t...

Bad war

I do not know how many days; I do not know how many nights. Heimiti offers her bed to me and all the day she does what she has to do. I am tired of living; I think of my wife, my son, my daughters, and the tears come while looking at the river slipping by towards the ocean. Sometimes, when the sky is covered at the rain season, I read in the cloudburst the sorrow of my mother, the silence of my father. I am “fiu”, as say Maoris. Wakatiki stay with me, refusing to go to school. And when by miracle he agrees he find always something to do in order to be expulsed. We climb in the bush, by the track, behind the fare, until the marae absorbed under the trees. While I remain move less, with the broad stone of the sacrifices in my back, he tracks the insects, the “tupopo” like he says. I can remain hours, without any image, without any thought, man-cloud which lets ravel the landscape in front of him. When Wakatiki is hungry he rises along the trunk of a papaw tree, takes a fruit, and eats it, sitting on the ground. I came here to cry, in the blue of the lagoons, the prodigality of the fruits, the rich smell of the flowers of tiara, and over the odorous breast of Heimiti. And when the tears do not run on my face, they run inside in silence. All is stopped however. Hiro, the husband of Heimiti died in the mountains of Afghanistan. Wakatiki is now my son. Something retains me, which is connected with the heart of the warriors of which I am not any more. Perhaps I wait to meet Kuwatawata, the guard of Tatau O te Po? Is this the price to be paid for my years of slaughters, to turn over to the light and to protect my children from the higher world? Ao marama and Ao turoa? I do not have any more will; I do not know anything about what we call a man, of what can be a man. All that belongs to a forgotten world, who knew the rules and the ritual to enter and leave the war. For me the last man, that which believed in the human laws, died on the last battle field, in the last butchery which found me quivering the lips when I exploded the head of my enemy. Near this man, a pulp of woman and children. When I say “battle field” I speak about a village perched in the mountain, about thin harvests and children with black eyes.
Heimiti returned this evening by saying to me that papers would be soon ready and that I am on the point of leaving with the child, like it was decided by her dead husband.
The words are obscure lamps, when they light it is always with shade. This remote shore, this black pearl lost in the middle of the ocean, still more involves me towards my darkness. The blue of the lagoons is invisible for me, the fluidity of the paréos escapes to me. Even if I hate definitely the sound of the war, I find violence hidden deep in me. Curious slope which, at the approach of the light, the beauty, childhood, of the pure wave, starts to lean like blood at the edge of the wound, preceding the caress, the gift, the word to wish only chaos, the vacuum, fire, the smiling immobility of the body in its posture of emptied flesh of conscience. Entire fear cramps me, my fist is tightened and I do not know by which miracle it ends up striking only my leg. “The child is the father of the man”. Rather to crawl in mud, to cling to the roots under the pouring rain, the knife between the teeth, the smeared face of paintings. Rather nothing.I am lengthened on the ground. The fever holds me nailed, painful. “The child is the death of the man. » I am delirious and hustle the words which are funeral boats “the woman is the death of the man”. By intermittency I hear the rain tumbling down on the roof, in anger and devastating. An immense woman is held near me. When she laughs it is a black rain she pours in my eyes. She speaks and the words run: “When Maui tried to assassinate Hine nui te Po, goddess of death, he left for the underground world accompanied by a succession of birds of various species. He intended to benefit from its sleep to penetrate her body by the vagina and to leave by the mouth after to have divided her heart. Before leaving, Maui recommended to his winged companions not to make noise, to avoid awaking the goddess, but when he passed the head in the vagina of Hine nui te Po, the fantail found the spectacle so funny that it was taken of an irrepressible laughter… The surprised goddess closed again her thighs and Maui perishes strangled! It is since the demigod was choked by the great lady of the night that death exists in this world, the death personified by Aitua…” strangled Man, emasculation… death preceding the childbirth… “Hine titama, mother of Hine nui te Po, girl itself of Tane his father, leaves Tane giving him the title of matua which means the relative, the father, the first, most important, but indicates also the placenta, the hull of the dugout and the body of the water-bottle, as if it gave up the female creativity with the sovereign masculine. ”  I debates, I choke, my stomach is a cauldron which burns and twists. And then all is calmed, Heimiti sponges my face and murmurs “it is the dengue”. I am in a vast cave surrounded by darker cavities where shades lie with face of skeleton rest. Water drips of the vault, thick dew of darkness. An irrepressible force curves my neck, pushing my head to the transparent puddle pools in which eyes of women are reflected. My sex became tiny, my mouth dry… curved, painful of the shoulders and of the belly, I perceive hardly the warriors who ravel raising their wounds, their stubs, their blacks faces painted in blue. I go further between the walls which are tightened, in the shade which suck my eyes, in the night which devours my body. Lips and nails touch me, teeth seek to bite me, hairs are rolled up around my members, and I want to pass. Why the face of the war, sublimation of death, would be female?“It is your child now”.I do not know how much time I remained thus confined to bed, between days and nightmares. One morning, Heimiti played with my sex while speaking with low voice. “The men stole the secrecy of the women, and the women became accessory, but these times are finished. I will follow the word of Hiro and you will honour it, but initially you will make me a child. I know what you will say, your sex died, it does not react more. It is nothing; you just have to go down low in the cave from your body, in order to find the root of your life. ” She made me drink, she massed me, and my head opened with the lapse of memory. I sank in a deep sleep while the strength of life awoke…